En pleine crise énergétique, il ne nous paraît pas opportun de demander aux collectivités de réduire ou de contenir leurs dépenses de fonctionnement. Comme leur nom l'indique, celles-ci permettent aux collectivités de fonctionner, donc de payer notamment l'électricité, le chauffage, les cantines scolaires… Si nous leur demandons de limiter leurs dépenses de fonctionnement, les collectivités devront ponctionner leurs dépenses d'investissement, et nous affaiblirons alors le premier investisseur du pays.
Je m'exprime avec un peu de colère car je viens de recevoir, par texto, des nouvelles d'un lycée qui demande depuis plusieurs années des conseillers principaux d'éducation (CPE) – je rappelle que la rémunération des personnels non enseignants est imputée sur les dépenses de fonctionnement des établissements scolaires. Ce matin, des élèves sont arrivés avec des machettes mais il n'y avait pas assez de personnel encadrant pour gérer la situation. Je veux bien que l'on parle de l'insécurité vingt-quatre heures sur vingt-quatre, sur les chaînes d'information en continu, mais voilà une conséquence concrète de la réduction des dépenses de fonctionnement.
Nous savons très bien quelles seront les dépenses de fonctionnement rognées. Je pense notamment à l'aide sociale à l'enfance : des gamins seront abandonnés de plus en plus tôt, avec un suivi insuffisant. Un très grand nombre de ces jeunes laissés sur le côté finiront SDF. C'est pourquoi nous sommes radicalement opposés à l'article 16.