Intervention de Joël Aviragnet

Séance en hémicycle du mercredi 3 avril 2024 à 21h30
Bilan des réformes de l'assurance chômage depuis 2017

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJoël Aviragnet :

Depuis l'arrivée au pouvoir d'Emmanuel Macron en 2017, les réformes du marché du travail, de l'assurance chômage se sont succédé. L'objectif affiché par le Gouvernement était de flexibiliser, de libérer les énergies – Dieu sait combien de fois nous avons entendu ces mots ! – et de réduire les contraintes. En réalité, vous étiez en train de détruire le modèle social français, modèle dont nous sommes extrêmement fiers et qui est désormais en grand danger.

À vouloir sans cesse taper sur ceux qui ont le moins, vous avez appauvri la France. Les réformes de l'assurance chômage ont conduit à une explosion du nombre de travailleurs pauvres. Chez moi, à Saint-Gaudens, le nombre des bénéficiaires des Restos du cœur a augmenté de 40 % en seulement deux ans. Ces nouveaux précaires travaillent tous, qu'ils soient travailleurs à temps partiel, travailleurs à temps complet ou en intérim, et tous subissent vos réformes depuis sept ans.

Leurs droits au chômage ont été drastiquement réduits et les chômeurs d'hier sont devenus les travailleurs pauvres d'aujourd'hui. Un demandeur sur deux a vu ses indemnités baisser, en particulier les jeunes, les moins diplômés et les plus précaires. Les principaux secteurs concernés sont – cherchez l'erreur – l'agriculture et l'hôtellerie-restauration.

Nous sommes dans la même situation que le Royaume-Uni après Thatcher. Et tout cela pour quoi ? Pour financer la flat tax – le prélèvement forfaitaire unique –, la suppression de l'impôt de solidarité sur la fortune (ISF) et les cadeaux sans contrepartie faits aux entreprises.

Nous apprenons qu'une nouvelle réforme de l'assurance chômage est à l'étude. Or même les membres de votre majorité y sont hostiles, de l'ancienne Première ministre Élisabeth Borne à la présidente Braun-Pivet ou au président Mattei. Madame la ministre, quand comprendrez-vous que c'est n'est pas en faisant les poches des chômeurs et des précaires que nous redresserons la situation financière de la France mais en taxant davantage ceux qui ont le plus ?

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