Ma question rejoint celle de mes collègues : les indicateurs publiés par les principaux instituts prévisionnistes montrent que le chômage augmentera cette année. L'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) avance même un taux de chômage de 8,5 %. Les dégâts budgétaires que nous constatons sont imputables à une croissance inférieure aux prévisions, aboutissant à des destructions d'emplois plus nombreuses.
Nous pouvons nous interroger sur l'intérêt qu'il y aurait à réduire l'indemnisation des chômeurs alors que le nombre des demandeurs d'emploi va augmenter. Les chiffres montrent l'importance des faillites survenues l'an dernier – quelque 4 000 pour les seules boulangeries. Les greffes des tribunaux de commerce ne cessent de se remplir sous le double effet de la fin des mesures de protection liées au covid et du début du remboursement des prêts garantis par l'État (PGE).
L'heure est à l'assainissement des bilans et aux arbitrages forts, notamment dans le secteur industriel. Nous voyons bien qu'il y a une augmentation des plans sociaux : notre collègue citait la fermeture de l'usine Belin à Château-Thierry, non loin de votre région, madame la ministre ; eh bien, chez moi, dans l'Eure, il y a eu cinq plans sociaux depuis trois mois.
Nous vous interrogeons donc à nouveau sur l'opportunité de cette baisse de l'indemnisation du chômage et de la suppression de l'ASS alors qu'une logique contracyclique devrait pousser à maintenir le système actuel pour garantir un filet de sécurité à tous les nouveaux demandeurs d'emploi qui arriveront devant les portes de France Travail dans les prochains mois.