Grâce aux éléments chiffrés présentés ce soir, nous avons pu prendre la mesure des grandes tendances qui caractérisent l'évolution de la période récente, en particulier sur le bilan des réformes volontaristes engagées depuis plus de six ans concernant le cadre légal du travail, s'agissant des entreprises, l'assurance chômage ou encore les conditions d'indemnisation. Vous avez brossé, madame la ministre, un tableau rapide et complet des initiatives prises par les gouvernements successifs depuis 2017. Nous sortions d'un cycle très long de chômage structurel élevé et nous n'avions pas d'autre choix que d'explorer de nouvelles voies de réforme. Et lorsqu'on est prisonnier d'une conjoncture, il faut tenir compte d'éléments objectifs.
Permettez-moi de dire un mot sur les demandeurs d'emploi, qui sont souvent éloignés du marché du travail. Nous savons qu'il faut lever certains freins, tels que ceux liés à la mobilité, à la santé ou au handicap, ou encore à la prise en charge des enfants. Mais il faut tenir compte aussi de la fracture numérique qui touche profondément certains territoires – j'en suis le témoin. On exige beaucoup des demandeurs d'emploi, qui ne sont pas toujours à même de s'adapter à la situation. C'est pourquoi un véritable accompagnement humain est nécessaire.
Il ne faut ni dramatiser ni caricaturer la situation, parce que ce ne serait pas rendre service aux demandeurs d'emploi eux-mêmes. Le système français d'indemnisation a certes été pensé comme un amortisseur, mais qui a atteint ses limites ; il est donc nécessaire de réfléchir à la suite.
Ma question porte sur la formation professionnelle : alors que tout le monde s'inquiète sur les moyens qui lui seront consacrés, que comptez-vous faire ? Avons-nous des solutions alternatives autres que d'investir massivement dans la formation et l'adaptation, afin de favoriser l'employabilité ?