Le bilan des réformes de l'assurance chômage depuis l'arrivée au pouvoir d'Emmanuel Macron tient en trois axes : culpabilisation des Français, stigmatisation des chômeurs et dégressivité des indemnités. Un rapport de l'Unedic publié en février dernier a entrepris le suivi des précédentes réformes de l'assurance chômage. Le constat est sans appel : plus de 1 million de personnes chaque année, principalement des jeunes, ont vu leur allocation baisser. Cette politique de saccage social n'est pas encore terminée car, après avoir réduit la durée d'indemnisation de vingt-quatre à dix-huit mois, le Gouvernement envisage de la faire passer à douze mois.
Dans ma circonscription, l'exclusion sociale liée à la fragilité de l'offre de mobilité demeure un frein à l'emploi. Si en Gironde, les offres d'emploi ont augmenté de 3 % en 2023, il faut garder à l'esprit que les emplois sont très largement concentrés dans la métropole bordelaise et ne profitent pas aux habitants situés dans la ruralité. Ainsi, les offres d'emploi dans les secteurs de l'agriculture et du commerce ont diminué respectivement de 16 % et de 14 % en Haute-Gironde l'an dernier.
Pour alerter sur la persistance du chômage, notamment de longue durée, dans les communes rurales de Gironde, la communauté de communes de l'Estuaire a organisé en novembre dernier, pour la huitième fois, la journée de la grève du chômage. Les communes de Braud-et-Saint-Louis, Étauliers, Reignac, Saint-Aubin-de-Blaye et Val-de-Livenne se sont associées au projet dans le but de lutter contre la privation durable d'emplois qui touche de nombreux habitants de ma circonscription. Au-delà de la politique de rabais et de rabot, le Gouvernement compte-t-il enfin s'attaquer au chômage et non aux chômeurs, plus particulièrement aux personnes privées d'emploi qui habitent dans des zones rurales ?