Ce fut une semaine singulière, madame la ministre, puisque vous avez passé votre temps à répéter, comme à l'instant, que vous ignoriez ce que vous alliez faire demain.
Ce soir, nous discutons du bilan des actions entreprises par les ministres du travail depuis 2017, qui ont conduit le médiateur national de France Travail, M. Jean-Louis Walter, à écrire dans son rapport de 2022 que « [f]ace à des textes sans cesse plus nombreux et compliqués, les demandeurs d'emploi, les citoyens d'une manière plus large, se sentent de plus en plus démunis, perdus » et son représentant, M. Grégoire Lefebure, à évoquer devant nous un traitement brutal. M. Christophe Valentie, de l'Unedic, vient d'expliquer à quel point la reprise en main, depuis 2017, des règles de l'assurance chômage par le gouvernement avait complexifié le système, l'avait rendu de plus en plus illisible et, au-delà, avait eu des effets sociaux et économiques délétères.
Vous vous targuez toujours d'avoir amélioré la situation du marché du travail, mais il suffit de regarder la courbe du taux de chômage pour constater qu'après avoir atteint 10,5 % en 2014, le taux de chômage a baissé de façon continue entre 2016 et 2020. Votre première réforme de l'assurance chômage a commencé à avoir des effets en 2021, alors même que le taux de chômage était à 7,5 %. M. Michel Houdebine, de la Dares, indiquait tout à l'heure qu'il était impossible d'évaluer l'effet économique de vos réformes. Affirmer que c'est grâce à elles que le marché du travail s'améliore, c'est non seulement un mensonge, mais aussi une marque de mépris envers les citoyens.
Ma question sera simple. Partagez-vous le constat accablant que dresse la Dares dans son rapport, selon lequel la réforme de l'assurance chômage touche avant tout les plus précaires – comme toutes vos réformes du reste ?