Il y a plus d'un an, le Président de la République vantait l'exemplarité des Jeux que nous allons accueillir ainsi que leur héritage. Exemplarité et héritage : les marottes favorites des villes hôtes. À chaque méga-événement, chacun y va de ses promesses d'inclusion, de progrès, de ruissellement. De quel héritage et de quelle exemplarité parle-t-on, au juste ? Depuis plus d'un an, l'Île-de-France est vidée de ses populations les plus précaires : sans domicile fixe, réfugiés, étudiants. Quelles perspectives de relogement donnez-vous par exemple aux 7 000 personnes actuellement à la rue en Île-de-France ?
Je ne sais pas si vous avez reçu le collectif Le Revers de la médaille, qui regroupe quatre-vingt-dix associations venant en aide aux populations les plus précaires d'Île-de-France. Ils ne cessent de nous dire qu'aucun ministère ne les reçoit. Selon ce collectif, en dehors des 200 malheureuses places d'hébergement – 200 places pour 7 000 personnes à la rue ! – rien n'est prévu. Chaque jour, 30 000 personnes bénéficient de l'aide alimentaire à Paris : pouvez-vous nous assurer qu'elles continueront à en profiter ? Que vont devenir les personnes qui ne sont pas relogées ?
J'évoquerai à mon tour le sort des étudiants logés en centre régional des œuvres universitaires et scolaires (Crous), sommés de libérer leur logement avec le plus grand mépris : 100 euros et deux places pour des Jeux auxquels ils n'auront de toute façon pas le luxe de se rendre !