Vous avez rappelé un fait important : certes, avec cette résolution, le Parlement européen a mis sur la table plusieurs propositions mais une éventuelle révision des traités supposerait, de la part des États membres, au préalable une unanimité et a posteriori une ratification. C'est dire à quel point ce processus permettra à chaque pays de l'Union européenne de se faire entendre et à ceux qui le souhaiteraient – ou qui sentiraient leurs intérêts nationaux menacés – de brandir le risque d'un éventuel veto.
La révision des traités ne représente pour nous ni un totem ni un tabou. Nous sommes prêts à l'envisager mais à condition que les objectifs politiques que nous voulons confier à l'Union européenne soient bien précisés. Vous en avez cité deux : la protection des consommateurs et celle des entreprises. Or l'échelon européen me semble le plus pertinent pour les atteindre.
En effet, alors que l'Union européenne prévoit la libre circulation des biens, il n'est pas vraiment concevable que les pays européens ne se dotent pas de règles communes en Europe. Les citoyens européens savent bien que l'Union européenne contribue à les protéger contre les risques émergents, liés aux évolutions dans tel ou tel secteur, puisqu'ils connaissent le marquage CE (certification européenne) qu'ils retrouvent sur différents produits mais aussi les nouvelles règles qui s'imposent désormais dans le monde numérique.
Quant aux entreprises, elles savent, par exemple grâce au plan de relance, financé en partie par l'Union européenne, que par temps de tempête ou d'orage, elles peuvent compter sur la capacité de l'UE à les soutenir tout en les protégeant de la concurrence déloyale d'entreprises étrangères – car, je le répète, nous abordons désormais les accords commerciaux de façon beaucoup plus stratégique.