Ce soir, nous discutons d'une résolution du Parlement européen qui a exclusivement été écrite par quatre eurodéputés allemands et qui vise à réformer toutes les institutions de l'Union européenne, sauf une. Celle qui passe à travers les mailles de la discussion publique, c'est la Banque centrale européenne (BCE). Cet organisme est unique au monde puisqu'il s'occupe de la monnaie sans se soucier de l'emploi ni de l'écologie. C'est même écrit dans ses missions. Un organisme public qui ne se consacre qu'à la finance, il fallait l'inventer. L'Union européenne l'a fait.
Étant donné que cette banque centrale est indépendante, elle est exclue du champ de la résolution. De temps en temps, ses responsables viennent expliquer à la commission des affaires économiques et monétaires du Parlement européen ce qu'ils ont déjà décidé de faire, alors qu'aucun débat, qui conduirait à modifier ce qu'ils feront, n'a eu lieu. Bref, nous sommes informés par des personnes qui font de la politique malgré nous. D'ailleurs, la Banque centrale européenne est présidée par Mme Lagarde, qui a obtenu un mandat de huit ans, alors qu'elle a été battue, à plusieurs reprises, à des élections en France et qu'elle n'a jamais remporté de scrutin populaire.
La Banque centrale européenne est néfaste pour ces raisons. En outre, elle mène une politique dangereuse, qui est la conséquence de son indépendance par rapport aux électeurs et aux électrices. Depuis deux ans, elle a décidé seule, sans demander l'avis de personne, d'engager une remontée des taux directeurs, c'est-à-dire le prix auquel elle prête de l'argent aux banques commerciales, qui elles-mêmes nous font des prêts. Ce taux est passé de 0,5 % au mois de juillet 2022, à 4,5 % aujourd'hui. Bilan : l'investissement est totalement brisé dans notre pays. En effet, en 2022, une entreprise qui avait emprunté 50 000 euros devait rembourser 750 euros par mois, contre 2 500 euros aujourd'hui si elle empruntait la même somme. La BCE a étranglé une partie de l'investissement national. C'est donc l'heure de sortir de ce traité qui nous étouffe et de ces résolutions vides.
Pourriez-vous nous expliquer comment vous remettrez cette banque au pas, afin qu'elle serve l'intérêt général, qu'elle réponde aux souhaits des électeurs et des électrices, qu'elle concoure à l'emploi, à l'investissement, à la bifurcation écologique, et non plus exclusivement à la spéculation ?