Je ne peux pas vous laisser dire que l'augmentation des prix des produits du tabac n'a pas eu d'incidence. Le nombre de consommateurs quotidiens a bien diminué en France. Je répète les chiffres que j'ai déjà donnés : la prévalence du tabagisme est passée de 28,5 % en 2014 à 24 % en 2022. Peut-être trouvez-vous que cette baisse n'est pas assez rapide, mais c'en est bien une.
Là où vous avez raison, c'est sur le fait que la hausse des prix ne saurait être qu'un levier d'action parmi tous ceux devant être mobilisés pour essayer de contenir les méfaits du tabac. Lorsque j'étais député, j'avais déposé une proposition de loi visant à mieux encadrer les livraisons de tabac, afin d'éviter le surapprovisionnement de pays – notamment les États limitrophes de la France – pratiquant des prix moins élevés. Nous savons bien que, du moins en matière de livraisons, c'est moins une stratégie nationale qu'une stratégie européenne qui doit être élaborée. Je ne désespère pas d'avancer dans ce domaine et, devenu ministre, je reste convaincu du bien-fondé de ce que je défendais en tant que député.
S'agissant des addictions aux drogues et plus particulièrement au cannabis, comme vous le savez, une expérimentation sur l'usage médical de cette substance est en cours. Elle prendra fin durant le printemps et sera évaluée par les autorités sanitaires. Nous disposerons ainsi d'éléments probants sur l'intérêt d'un tel recours médical, notamment pour lutter contre les douleurs réfractaires à certaines thérapies.
Enfin, soyez assuré que nous étudierons de près le choix de l'Allemagne, où l'ouverture de la consommation récréative du cannabis sera également suivie avec attention. Cet exemple nourrira les réflexions et les débats ayant cours dans notre pays.