Je remercie le groupe Démocrate d'avoir inscrit la question de la prévention en santé à l'ordre du jour. Les politiques de prévention sont souvent moins visibles que les politiques de soins, sur lesquelles nos concitoyens nous alertent régulièrement. J'en profite pour saluer les élus locaux, syndicats et acteurs de la société civile qui se mobilisent actuellement en faveur de la rénovation de l'hôpital de Redon.
La prévention est un vaste sujet, qui inclut la sensibilisation aux conduites à risque, ainsi qu'à la nécessité d'une bonne hygiène de vie : l'activité physique et l'alimentation sont, en la matière, des leviers trop souvent négligés, ce qui engendre surpoids, diabète et hypertension.
Mais si je ne devais retenir qu'un sujet, ce serait celui des addictions. Drogues et alcool constituent un fléau dans notre société et l'on pense parfois qu'une politique répressive d'interdiction permet de diminuer la consommation, notamment chez les jeunes.
Selon Santé publique France, notre pays compte 12 millions de fumeurs, dont la moitié déclarent vouloir arrêter. Toutefois, il se trouve que la hausse des prix des produits du tabac n'a pas eu l'effet dissuasif escompté et que nous constatons toujours une consommation plus importante parmi les classes populaires.
Pire encore, avec 900 000 consommateurs quotidiens de cannabis, la France occupe la bien triste première place en Europe dans ce domaine. Notre pays maintient pourtant un arsenal répressif qui, associé au trafic illégal qui en découle, contraste avec la politique menée par certains pays, parmi lesquels l'Allemagne, qui vient de légaliser la consommation récréative de cannabis.
Ainsi, pensez-vous qu'une évolution législative, liée à un accompagnement des consommateurs dans un cadre régulé, pourrait être de nature à limiter davantage le fléau du cannabis dans notre société ?