Selon Santé publique France, le retard de la France sur les autres pays européens en la matière peut s'expliquer par une moindre acculturation au dépistage, des doutes sur son utilité, mais aussi et surtout par l'accélération du phénomène de désertification médicale.
Décidément, le manque de structures et de professionnels de santé est le dénominateur commun de nombreuses défaillances de nos politiques de santé. Cette situation est malheureusement exacerbée par une iniquité sociale dans l'accès aux dépistages. À l'heure de l'aller vers, au pays de Pasteur, cela me paraît inacceptable. Je voudrais donc savoir ce que le Gouvernement prévoit, au-delà des spots publicitaires à la télévision, pour faire évoluer sa stratégie de dépistage des cancers, et notamment faciliter l'accès aux kits ou développer des centres dédiés dans les territoires les plus reculés du pays.
J'évoquerai en aparté l'idée de créer un registre national des cancers, sujet d'une proposition de loi de la sénatrice Sonia de La Provôté, dont l'objectif est de centraliser « les données populationnelles relatives à l'épidémiologie et aux soins dans le domaine de la cancérologie ». Ce texte, adopté à une large majorité par le Sénat, pourrait être inscrit à l'ordre du jour de notre assemblée.
Enfin, le dernier défi concerne l'antibiorésistance due à la consommation croissante d'antibiotiques, qui affecte notre capacité à combattre les bactéries et pourrait entraîner la mort de 10 millions de personnes chaque année à l'horizon 2050.
Vous l'avez compris, monsieur le ministre, nous allons avoir besoin de bras. Nous ne formons pas assez de médecins, en dépit de la prétendue suppression du numerus clausus, qui a été remplacé par le numerus apertus – vous le savez très bien, nous avons juste changé de nom, soyons honnêtes !