Je remercie notre collègue Cyrille Isaac-Sibille d'avoir mis ce débat à l'ordre du jour. « Manque d'anticipation » : c'est peut-être l'une des expressions les plus entendues durant la crise du covid. Anticiper : c'est l'un des réflexes que nous devons faire nôtres collectivement face aux nombreux défis sanitaires qui nous attendent.
J'aborderai trois sujets : les facteurs de risques cardiovasculaires, la cancérologie et l'antibiorésistance – trois bombes sanitaires qui nous menacent.
Le premier défi, celui du dépistage des maladies cardiovasculaires, me tient particulièrement à cœur en tant que cardiologue. En France, le nombre de personnes touchées par une insuffisance cardiaque ne cesse d'augmenter : 1,5 million de Français en souffrent et 400 000 à 700 000 personnes l'ignorent. C'est pourquoi je proposerai très bientôt une initiative visant à renforcer le dépistage de ces maladies. Je suis d'ailleurs surpris par le manque de volontarisme du Gouvernement en la matière. Santé publique France alerte sur une hausse dramatique des maladies cardiovasculaires depuis 2021, qui serait notamment liée aux difficultés d'accès aux soins. Là encore, le virage préventif doit s'accompagner d'une politique vigoureuse de lutte contre la désertification médicale. Vous pouvez, comme toujours, compter sur moi.