C'est ce qu'ont fait nos voisins italiens, anglais ou allemands et il serait opportun de le faire aujourd'hui, au moment où s'achèvent la stratégie nationale de santé, le programme national nutrition santé, la stratégie nationale sport santé et bien d'autres plans et stratégies.
Il y a ensuite, évidemment, un enjeu de financement, à propos duquel deux réflexions doivent nous guider. Premièrement, il est plus que jamais fondamental d'investir dans les services collectifs de prévention, en particulier dans la PMI et la santé scolaire. Les conclusions des assises de la pédiatrie et de la santé de l'enfant doivent nous conduire à agir plus fortement pour intensifier le financement à destination de ces services et pour renforcer l'attractivité des métiers concernés.
La seconde réflexion s'inscrit dans une actualité plus brûlante : il est de notre responsabilité, pour les générations futures, de préserver un système de santé soutenable. Bien sûr, nous devons limiter certaines dépenses ; mais si nous voulons réaliser des économies sur le long terme, il est temps que Bercy considère la prévention comme un investissement et non comme une charge. Il faut s'en souvenir : c'est bien la prévention qui a permis à notre système de santé de résister pendant la crise sanitaire ! J'ajoute qu'une année d'espérance de vie sans incapacité, c'est 1,5 milliard d'euros d'économies par an pour l'assurance maladie.
Sur ces points, je connais la conviction du ministre de la santé et de la prévention – cher Frédéric Valletoux. Mais nous devons également fédérer les autres ministères, pour qu'une culture de la santé publique puisse irriguer nos politiques. Il y va de l'amélioration de la santé de notre population, mais aussi, à terme, de la pérennité de notre système de santé.