…que nous changerons les comportements, comme en témoigne le plan Vélo, qui a certainement été l'une des meilleures mesures prises en faveur de la santé. Tout doit être fait pour que les bons comportements de santé deviennent les choix par défaut.
Une politique de prévention nécessite une mobilisation de tous, non seulement des professionnels de santé, bien évidemment, mais aussi des nouveaux métiers : formateurs, préventeurs, médiateurs, référents prévention – désignés dans chaque établissement, dédiés à la prévention et à l'aller vers, ces référents seraient titulaires d'un brevet de santé publique suivant le modèle du brevet de sécurité routière. Une telle politique a besoin de tous les financeurs, publics comme privés : l'assurance maladie, l'assurance vieillesse, les complémentaires santé et les organismes de prévoyance. Elle doit associer l'ensemble des acteurs qui jouent un rôle pour notre santé, notamment ceux de l'éducation nationale, de l'urbanisme et du sport. Le bien-être n'est pas l'apanage du ministre de la santé !
Je propose que nous nous concentrions sur deux pathologies qui sont à l'origine de nombreuses pathologies chroniques associées, consommatrices de soins, et pour lesquelles nous pouvons agir dès maintenant par l'alimentation, l'activité physique et l'activité sociale. Il s'agit d'une part de la surcharge pondérale et de l'obésité, d'autre part de la surcharge mentale et des troubles psychologiques. Si nous nous fixons ces deux priorités en définissant des indicateurs, nous pourrons progresser.
La prévention doit devenir le fer de lance de notre système de santé. Plus vite nous instaurerons cette politique, plus vite nous obtiendrons des résultats. Il est d'usage de dire que si nous agissons maintenant, la prévention ne portera ses fruits que dans quinze ans. C'est faux ! Je l'ai indiqué, le plan Vélo a donné des résultats concrets, au bout de cinq ans ; il a évité des morts. Au Royaume-Uni, des taxes comportementales ont été introduites, et l'on a constaté, en trois ans, une baisse de 13 % de la mortalité liée à l'alcool. Qu'attendons-nous ?
Monsieur le ministre, quels objectifs, priorités, indicateurs, données et financements entendez-vous retenir pour construire une politique globale de prévention en santé ? Je vous en conjure, présentez-nous vos priorités en amont de l'examen du PLFSS ! Cela donnera davantage de lisibilité au budget de la sécurité sociale que nous votons chaque année.