…le recul des maladies chroniques, fardeau qui ne fait que s'alourdir.
Cette politique de prévention a besoin de se centrer sur quelques priorités. Nous avons actuellement une centaine de priorités ; autant dire que nous n'en avons aucune !
Cette politique de prévention a besoin de reposer sur des actions évaluées et réplicables, susceptibles d'être généralisées. Ces actions doivent être suivies au moyen d'indicateurs. Nul besoin d'indicateurs complexes : des indicateurs simples tels que le poids et le nombre d'indemnités journalières (IJ) permettent de mesurer l'état de santé d'un individu. Ces actions doivent être objectivées par les données de santé, trésor dont dispose notre pays, mais qui reste sous-utilisé. La recherche médicale s'appuie sur ces données ; notre système de soins ne le fait absolument pas.
Bien qu'essentielles, la collecte et la gestion des données de santé restent un domaine mal maîtrisé, ce qui empêche l'évaluation des actions ainsi que le suivi individuel et collectif de la population. Pendant la crise du covid-19, nous avons pourtant su utiliser l'analyse des données de santé populationnelle à des fins épidémiologiques. Ensuite, nous avons développé le Health Data Hub. C'est grâce à ces outils que nous pourrons privilégier des actions précoces et ciblées, et piloter la politique de prévention. Dans certains pays européens, je le rappelle, le taux de mortalité et le taux d'obésité sont connus au pâté de maison près ! Dans ces pays, il y a de nombreux indicateurs ; en France, nous n'avons rien.