Sept ans après le phénomène #MeToo aux États-Unis, la parole se libère en France. Nous avons l'honneur de recevoir Mme Judith Godrèche afin d'entendre son témoignage sur la vulnérabilité des jeunes mineurs dans le milieu du cinéma et le silence face à leur souffrance.
Madame Godrèche, votre histoire personnelle a émergé ces derniers mois, notamment grâce à votre travail et à la promotion de la série Icon of French Cinema, diffusée sur Arte. Vous incarnez la lutte contre les violences sexuelles, mais aussi sexistes ; c'est pourquoi nous avons souhaité vous auditionner avec la délégation aux droits des femmes.
Je profite de l'occasion pour saluer l'initiative #MeTooGarçons, car ces violences touchent les mineures, mais aussi les mineurs, ne l'oublions pas.
Le phénomène de l'emprise concerne tous les milieux artistiques, le cinéma, la télévision, les milieux littéraires, le mannequinat. Lors de la Journée internationale des droits de l'enfant, la délégation aux droits des enfants a d'ailleurs organisé une projection du film Le Consentement, de Vanessa Filho, tiré du livre-témoignage de Vanessa Springora. Ce film témoigne de quatre défaillances majeures : de la cellule familiale, de l'environnement scolaire, des équipes de santé et de la justice. J'avoue avoir un peu de mal avec l'idée que « c'était comme ça à l'époque, ce n'est plus le cas aujourd'hui ». Votre histoire me semble faire écho à ce qu'ont rapporté d'autres personnalités célèbres : Vanessa Springora, mais aussi Flavie Flament. Ce phénomène d'emprise sur les jeunes filles et leur famille nous pousse nécessairement à nous interroger.
Nous sommes ravies de vous entendre.