La profitabilité du secteur des hydrocarbures reste très élevée, ce qui n'incite pas à réorienter les investissements vers les énergies renouvelables. Dans ce contexte, toute proposition visant à réduire l'asymétrie qui existe de ce point de vue entre les types d'énergie nous semble bienvenue. Nous soutenons sans réserve toute politique contribuant à la maîtrise de notre avenir énergétique et climatique.
Toutefois, le dispositif proposé nous conduit à nous interroger.
D'abord, ce n'est pas parce que nous réduirons le financement des énergies fossiles que les banques investiront davantage dans les énergies renouvelables. La commission d'enquête sénatoriale sur Total a montré que le problème est plutôt le manque de projets rentables dans le domaine des énergies renouvelables.
Par ailleurs, ce texte pourrait être contourné, tout en nuisant à la compétitivité du secteur bancaire français.
Enfin, nous alertons sur le danger du dispositif pour nos territoires. Dans la région dont je suis originaire, la Corse, deux centrales thermiques constituent le rouage essentiel de la fourniture d'électricité. Il est difficile d'imaginer pénaliser les investissements éventuels destinés à ces sites, même s'il conviendrait de diversifier le mix énergétique, et tout investissement destiné à créer des infrastructures serait in fine plus cher, sans permettre de réorienter notre économie vers un modèle durable.
Nous saluons cependant le travail de la rapporteure et l'intérêt de sa démarche sur un sujet important.
Nous nous abstiendrons.