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Intervention de Sarah Legrain

Réunion du jeudi 14 mars 2024 à 14h00
Commission d'enquête sur l'attribution, le contenu et le contrôle des autorisations de services de télévision à caractère national sur la télévision numérique terrestre

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSarah Legrain :

J'aimerais revenir, monsieur Hanouna, sur l'altercation avec Louis Boyard, qui vous a valu une amende de 3,5 millions d'euros pour non-respect des droits de la personne. Vous avez souhaité en parler ici et en faire un drame singulier mais, pour ma part, je ne crois pas à cette version. J'aimerais vous entendre clarifier quelques contradictions qui me semblent exister dans votre discours. Les insultes à l'encontre de Louis Boyard se sont poursuivies pendant des mois après l'émission, jusqu'au récent Salon de l'agriculture qui fut l'occasion pour vous de l'appeler « Louis Boyau », de le traiter de bovin et de bestiole. Le 4 mars dernier, vous avez récidivé alors que vous évoquiez notre commission d'enquête – un moyen de créer une bonne petite ambiance avant l'audition… J'espère que je ne serai pas traitée de vache à mon tour ! Comment expliquez-vous que ce drame que vous qualifiez de singulier se répète sans cesse depuis l'émission, au risque de nouvelles sanctions et au détriment des droits de la personne ?

Vous nous expliquez que c'est une histoire d'amitié déçue, de trahison d'un pote. Je n'y reviendrai pas, c'est touchant. On sait que l'amitié est une notion subjective et qu'elle est parfois à sens unique. Les coups de fil et les SMS, en revanche, sont objectifs, et il faudra peut-être pouvoir les prouver si Louis Boyard n'a pas la même version.

Je pense quant à moi que cette histoire d'amitié est faite pour masquer quelque chose. Vous affirmez que vous n'avez pas entendu ce que vous disait Louis Boyard. Le jour même, vous lui avez pourtant dit à l'antenne : « Tu sais que tu es dans le groupe Bolloré ici. […] Qu'est-ce que tu viens foutre ici alors ? Bolloré t'a donné de l'argent puisque tu étais chroniqueur ici. […] Moi je ne crache pas dans la main qui me nourrit et toi tu ne devrais pas cracher dans la main qui t'a nourri. […] Tu me dois tout. Si t'es député c'est grâce à nous. » Vous l'avez d'ailleurs répété ici.

Il me semble que vos propos sont très clairs : vous expliquez que vos chroniqueurs et vos invités vous sont redevables et qu'ils le sont aussi à Vincent Bolloré. Vous nous avez dit que vous n'étiez à la botte de personne. Les gens que vous invitez, eux, doivent-ils être à votre botte, ou à celle de Bolloré ? Ma question peut sembler une boutade, mais la convention qui lie C8 à l'Arcom oblige la chaîne à respecter la délibération relative à l'honnêteté et à l'indépendance de l'information, laquelle impose qu'une émission soit réalisée dans des conditions qui garantissent l'indépendance de l'information à l'égard des intérêts économiques de ses actionnaires et de ses annonceurs.

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