Il ne faut pas tout confondre. Ainsi, les Gafam ne sont pas présents sur la TNT. Aujourd'hui, personne ne bride les ailes d'un groupe français qui voudrait concurrencer sur leur propre terrain ces géants qui créent des systèmes intégrés sur le l'internet.
Peut-être que certains cherchent à remettre en cause la spécificité de la TNT. Est-elle toujours pertinente ? Je pense que oui. Elle est comme un sanctuaire de diversité où la puissance publique offre des fréquences qui permettent de satisfaire, dans une pluralité conséquente, non seulement l'information, mais aussi la proposition de loisirs, de films, de création culturelle, garantie, sans rien payer. Cet ancien modèle va perdurer. Il est assez prescripteur d'opinion. D'ailleurs, si tel n'était pas le cas, il n'intéresserait plus. Ainsi, le cadre doit être préservé.
Ensuite, dans la loi, qui régule le monde médiatique pour garantir la démocratie et la liberté de communication, il n'est pas possible de réfléchir uniquement en termes d'audience ou de territoires couverts, à l'heure où les moyens de communication dépassent toutes les frontières. L'audience n'est pas mesurable comme celle de la radio, de la télé ou de la vente de presse écrite. Nous nous sommes intéressés aux travaux d'universitaires américains sur la part d'attention, que développe Nathalie Sonnac dans son livre et ses études. Elle aide à appréhender globalement l'impact que les diffusions ont sur le public, même si la mesure est plus complexe.
Nous pourrions rassembler des gens de bonne volonté, qui ont des savoirs, de l'expérience, voire des opinions politiques pour inventer ensemble, face à l'une des plus grandes révolutions technologiques, dans un domaine essentiel pour la démocratie, qui percute toutes les régulations créées auparavant. Nos prédécesseurs ont toujours inventé. Nous devrions faire de même pour dégager de nouvelles manières d'appréhender la situation.