Sur le premier point, nous avons plutôt opté pour une modification des seuils, en évoquant une prise en compte de parts d'attention. Elles sont plus larges que les seules audiences et intègrent l'effet duplicateur des réseaux sociaux. La difficulté reste toutefois de disposer d'outils fiables sur ce point.
De manière plus générale, nous nous sommes interrogés sur la pertinence de certains seuils fixés en 1986, notamment la limite à 49 % de la part qu'une même personne peut détenir dans le capital d'un service national de télévision dont l'audience moyenne annuelle dépasse 8 % de l'audience totale des services de télévision. La vision paraît quelque peu dépassée par rapport à la réalité économique.
Les éléments de distorsion engendrés par Internet sont tellement nombreux qu'il est difficile d'en cibler un. Je peux citer l'exemple du secteur publicitaire. Des contraintes fortes existent pour les médias traditionnels, mais pas pour Internet. De même, la lutte contre la désinformation n'y existe pas, alors qu'elle est quand même présente dans nos médias français. J'ajoute que la convention oblige les éditeurs à respecter un certain nombre de règles, alors qu'aucune convention n'est signée avec les acteurs de l'internet.
Néanmoins, pour appréhender la question des médias de manière pertinente, il convient d'observer le contexte économique dans lequel ils agissent. La question de l'accès à la ressource publicitaire est devenue un enjeu, y compris sur le plan démocratique. Nous ne pouvons pas faire fi de cette dimension et nous abstenir de réfléchir à la manière de financer nos médias traditionnels.