Je suis pour ma part très prudent, voire critique sur cette possibilité. Si nous étions dans un monde vertueux, la possibilité de faire de la publicité serait régulée par le fait d'être juste et de mettre en avant ceux qui sont géniaux, mais inconnus et petits, sans starisation. La littérature est déjà un domaine très divers, avec un écrémage entre ceux qui écrivent et ceux qui sont publiés.
Actuellement, l'édition est fragile et en grande difficulté financière. Elle doit donc être vigilante, car le papier commence à coûter cher. Ce constat entrave les créateurs, qui ont pourtant des réflexions très importantes à porter à la connaissance du public. Nous n'allons pas en plus permettre à la publicité de valoriser ceux qui ont déjà tout, qui vendront ainsi deux fois plus. J'aimerais, si la publicité pouvait le permettre, que ceux qui vendent 1 000 exemplaires puissent en vendre 10 000, ce qui aiderait tout le secteur de l'édition, mais ce n'est pas ce qui arrivera.
Le problème n'est pas la publicité, mais le fait que dans le système actuel, elle invisibilisera encore plus les petits. Le législateur devrait promouvoir l'inverse et mettre plus en avant la diversité de la création littéraire dans le monde et dans notre pays.