La première étape consiste à connaître les risques et les aléas. Il s'agit d'un travail extrêmement complexe lorsque plusieurs aléas se recoupent. Pour certains aspects, la science est relativement claire. Dans d'autres domaines, nous devons encore lever certaines incertitudes. Par exemple, nous n'avons pas encore recueilli toutes les réponses nécessaires pour appréhender le phénomène sismovolcanique de Mayotte.
Cette première étape constitue un préalable aux politiques publiques. Pour préserver l'avenir, nous devons ensuite réfléchir à la maîtrise de l'urbanisation. Les collectivités et les acteurs locaux sont associés à cette réflexion.
Vous avez évoqué l'émotion suscitée par le projet de plan de prévention des risques naturels de Saint-Martin. Ce plan illustre le fait que la démarche est réalisée en interaction avec les acteurs locaux, qui implique parfois des normes de construction sur les nouveaux bâtiments.
Concernant le surcoût éventuellement induit par ces normes dans la construction de nouveaux bâtiments, les règles varient selon que les constructions sont plus ou moins sensibles et nous permettent d'adopter une approche proportionnée. Pour ce qui concerne l'amélioration des constructions existantes, les outils à disposition sont partagés avec les acteurs locaux. Il s'agit aussi bien de solutions fondées sur la nature que des dispositions de protection collective, voire des mesures d'évacuation des personnes et de prescription d'investissements.
Lorsque la question a trait à un bâti public, des outils financiers peuvent également être mobilisés. De manière générale, la matrice s'avère effectivement très complexe, car nous devons tenir compte de l'aléa, de ses conséquences, du coût et de la faisabilité des projets, des délais nécessaires, etc. Notre approche se veut la plus systémique et la plus organisée possible.