Je vous remercie de votre invitation. Je suis auditionné à deux titres, le premier ayant trait à mes fonctions pour le compte du ministère de la transition écologique et de la cohésion des territoires en ma qualité de directeur général de la prévention des risques.
Par ailleurs, je suis délégué aux risques majeurs pour le compte de l'ensemble des administrations. J'ai donc l'honneur de diriger une équipe interministérielle nommée « mission d'appui aux politiques de prévention des risques naturels majeurs outre-mer » (Mappprom), laquelle intervient également pour le compte du ministère de l'intérieur et des outre-mer, du ministère du logement et de la construction.
Le premier de grands piliers de la prévention des risques naturels en métropole et en outre-mer est celui de la connaissance des risques, c'est-à-dire l'évaluation des aléas ou des phénomènes naturels qui peuvent survenir et l'évaluation de la vulnérabilité des cibles potentiellement exposées à cet aléa.
Le deuxième pilier concerne la culture du risque. L'ensemble des acteurs et des autorités publiques, mais également chaque entreprise et chaque citoyen, doivent avoir la connaissance des risques et des bons réflexes à adopter pour éviter d'être à l'origine d'un risque. À titre d'exemple, chacun doit savoir qu'un barbecue, des travaux ou un mégot peuvent être à l'origine d'un incendie de forêt et de végétation et qu'il convient dès lors de s'abstenir de certains comportements.
Chacun doit également savoir rechercher l'information et rester connecté pour recevoir les alertes en cas de danger de toute nature. Il s'agit en outre d'adopter les bons réflexes et les bons comportements si le risque se manifeste. Dans le cas de l'outre-mer, les Antilles se caractérisent par un risque sismique très important. Chaque citoyen doit connaître les réflexes à mettre en œuvre, si un bâtiment commence à trembler, afin de réduire son exposition ou de réduire le début du risque.
Le troisième pilier regroupe les actions matérielles de prévention, qu'il s'agisse des plans de prévention des risques, des mesures d'urbanisation, des réflexions en matière d'aménagement. Ces actions peuvent déboucher aussi bien sur des stratégies d'aménagement collectif, des solutions fondées sur la nature ou des mesures de protection collective. Par exemple, il s'agit de proposer aux personnes qui se situent dans des zones très exposées d'évacuer les lieux moyennant une indemnisation, lorsque cette solution s'avère moins coûteuse.
Ce pilier porte également sur la préparation aux situations d'urgence. Les équipes du ministère de l'intérieur y contribuent par la connaissance des aléas et par l'élaboration de stratégies.
L'un des objectifs du traitement d'un risque naturel, outre le fait de survivre à l'événement instantané, est aussi d'être capable d'assurer le retour à la normale le plus rapidement possible. De ce point de vue, le retour d'expérience permet de prendre des dispositions structurelles en matière de résilience et d'infrastructures critiques essentielles au fonctionnement de la société.
À l'aune de ces piliers, nous mettons en place des stratégies ainsi que des outils de communication, des outils réglementaires et des outils d'intervention financière, le fonds Barnier étant le principal outil financier à la disposition de notre ministère.