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Intervention de Philippe Frayssinet

Réunion du lundi 11 mars 2024 à 15h00
Commission d'enquête sur la gestion des risques naturels majeurs dans les territoires d'outre-mer

Philippe Frayssinet, directeur interrégional de Météo-France pour la Polynésie française :

Météo-France a noué de nombreuses coopérations internationales, par exemple avec le programme régional océanien de l'environnement (PROE), qui s'appuie sur un conseil météorologique du Pacifique (PMC), créé en 2010, auquel nous participons régulièrement – cette instance réunit tous les deux ans les services météorologiques du Pacifique Sud. En outre, nous siégeons évidemment à l'Organisation météorologique mondiale (OMM) : notre zone correspond à la cinquième région de l'Organisation, celle-ci gérant les centres météorologiques régionaux spécialisés (CMRS) dans la prévision cyclonique. En ce qui nous concerne, nous sommes en lien avec le CMRS des Fidji, qui a notamment la responsabilité de nommer les dépressions tropicales. Nous tenons des réunions avec ces différentes instances, aussi bien pour traiter de questions opérationnelles comme la gestion cyclonique que pour réaliser des études et des formations sur le changement climatique.

Ce dernier affecte évidemment les aléas naturels. Les cyclones n'ont pas véritablement augmenté ces dernières années – même si l'étude des diverses intensités des événements nous conduirait à nuancer ce constat –, mais la montée des températures et du niveau de l'eau ainsi que la baisse des précipitations sont, elles, avérées. Depuis cinquante ans, les températures croissent de 0,3 degré Celsius par décennie ; le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec) table sur une progression de 1,4 à 3,1 degrés Celsius d'ici à 2100 : une hausse aussi forte pourrait entraîner, au-delà de l'inconfort dû à la forte humidité de l'air en Polynésie, une augmentation des feux de végétation. Le Giec prévoit également une diminution des précipitations, qui pose le problème de la gestion des ressources en eau. Les risques de submersion marine seront, eux aussi, plus élevés : les atolls seront plus vulnérables, notamment à la salinisation et à la contamination des nappes phréatiques, donc à des problèmes de sécurité alimentaire et sanitaire. La submersion marine menace également les activités proches du littoral, par exemple celle de l'aéroport de Tahiti, limitrophe de l'Océan.

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