La Polynésie française est assez fortement exposée aux risques et à certaines vulnérabilités. Je pense non seulement aux tsunamis, aux cyclones et aux dépressions tropicales, mais également aux houles cycloniques, pendant la saison chaude, et australes, lorsque les températures sont plus fraîches. De manière plus habituelle, nous sommes aussi régulièrement confrontés à des inondations dues à des épisodes de pluies intenses. Les risques volcaniques et sismiques sont plus faibles.
La Polynésie française est constituée d'archipels dont l'histoire et la géologie sont très différentes. L'exposition aux risques se caractérise donc par une certaine diversité. Les atolls, qui sont des îles basses, sont plutôt concernés par des risques de submersion marine, de houle et de montée des eaux, à l'instar de toutes les îles du Pacifique. Les îles plus hautes, où se concentrent les infrastructures, notamment portuaires et aéroportuaires, ainsi que la grande majorité de la population – 75 % des Polynésiens vivent à Tahiti et Moorea –, présentent aussi des fragilités majeures, puisqu'elles sont également exposées à des risques de submersion des installations et de tsunamis.
J'en viens aux fragilités liées aux structures, notamment à la production d'électricité. L'organisation des réseaux nous expose à des risques de blackout électrique, en particulier à Tahiti. Nous avons encore pu le constater récemment : le blackout survenu à la fin de l'année 2023 a eu des effets en série sur les télécommunications, l'eau potable et beaucoup d'autres réseaux.
Bien qu'on en parle peu, le risque industriel existe également en Polynésie française. Si la prise en compte et la prévention de ce risque sont encore balbutiantes, nous sommes bien conscients qu'un événement naturel majeur pourrait avoir un effet domino sur les installations industrielles, que ce soit dans les ports ou dans les vallées où elles se concentrent, comme à Tahiti. En l'espèce, le cadre juridique est différent de celui qui prévaut en métropole : ainsi, la directive Seveso n'est pas applicable en Polynésie française.
Le colonel Rigollet vous parlera des risques plus classiques d'incendie.