Vous avez eu parfaitement raison de mettre l'accent sur la situation particulière des touristes et des nouveaux arrivants ainsi que sur leur nécessaire information. Cette question avait déjà été identifiée à la suite de la tempête Xynthia, qui avait touché beaucoup de résidences secondaires. On peut aussi avoir à faire face à un tourisme de catastrophe, avec par exemple des gens qui vont observer le spectacle d'une éruption à La Réunion.
Il faut assurer la sécurité de ces populations et cela suppose de développer des campagnes de sensibilisation adaptées.
À Mayotte, un nouveau risque inconnu de la population est apparu avec la naissance du volcan Fani Maoré. Il faut commencer une éducation à partir de zéro. Avec ma doctorante, nous travaillons dans les écoles de Mayotte et un énorme travail reste à réaliser pour que les enfants prennent conscience de l'existence de ce volcan sous-marin, qui n'apparaît qu'à travers les discours des experts à la télévision.
Ces différents points constituent donc un enjeu d'éducation.
Vous avez aussi souligné la vulnérabilité propre au milieu insulaire. En cas d'évacuation, c'est en effet l'ensemble du territoire qui est affecté, car les zones qui doivent accueillir les populations ne disposent pas forcément des infrastructures adaptées. Ces aspects sont très spécifiques aux zones insulaires. C'est la raison pour laquelle on estime qu'en cas d'éruption majeure on devrait passer tout de suite à une gestion de crise assurée au niveau national.