Même s'il faut toujours rester très humble face aux risques naturels et aux événements violents, force est de constater que la gestion à La Réunion de Belal peut être considérée comme un succès collectif, interministériel. Comme mon camarade des Antilles, je parlerai d'équipe France, celle présente dans nos outre-mer mais également dans les pays proches. Le rôle du préfet de zone, Jérôme Filippini, a également été souligné.
Je parle d'un succès car le retour à la normale à La Réunion a pris moins d'une semaine, rentrée des classes oblige. Le rétablissement de la totalité des services de l'État, des services d'eau et d'électricité ainsi que le retour à l'école ont pris moins d'une semaine, pour plusieurs raisons. Tout d'abord, en phase de préparation, l'entraînement interne des forces armées et l'entraînement intégré avec la préfecture – l'exercice Cyclonex, traditionnellement effectué avant la saison des cyclones, fin octobre ou début novembre – jouent un rôle fondamental. Ensuite, la précision des prévisions de Météo-France a permis de cadencer les informations du préfet à la population et de prendre les mesures conservatoires à temps. Ainsi, pour la force, cela a permis de dérouter des bâtiments et des aéronefs vers l'étranger proche. De même, le respect strict du confinement pendant les phases les plus violentes – l'alerte violette – a permis de ne déplorer aucun suraccident.
La phase de la résilience est celle de l'accueil des renforts de l'Hexagone. Des renforts sont arrivés le lendemain matin en provenance de Mayotte – le Sdis (service départemental d'incendie et de secours) 976 et les Formisc de Mayotte – puis, dans la soirée, de l'Hexagone avec les flux de MRTT ( Multi Role Tanker Transport, avion multirôle de transport et de ravitaillement), une compagnie entière d'unités de sécurité civile, plus de 20 tonnes de matériel acheminé par transport militaire A400M. Tous ces facteurs ont joué un rôle clé dans le retour à la normale.
Tout cela contribue à une forme d'expérience qui est transmise au sein de la population dès l'école, avec des réflexes et une grande discipline dans la gestion générale de ce risque. C'est donc plutôt un succès mais nous devons rester humbles parce que Belal n'est pas Irma, ni Batsirai. Force est de constater toutefois que cela a été extrêmement bien géré, comme l'ont souligné nos autorités civiles, dont M. Darmanin, venu le lendemain du cyclone.