Vous dites de l'audiovisuel public qu'il est votre premier chantier. Vous tenez une forme de discours alarmiste appelant au sursaut pour éviter le déclin, voire le risque de disparition. Le risque que nous sommes nombreux à identifier pour le service public, c'est la disparition de la redevance audiovisuelle. Ce mode de financement en garantissait l'indépendance. Nous entendons beaucoup parler d'une modification de la Lolf, mais nous ne la voyons pas venir.
Ce qui fragilise le service public de l'audiovisuel, ce n'est pas son mode de fonctionnement, mais les coupes budgétaires, qui ont été nombreuses et répétées, hormis dans le dernier budget, jusqu'à la récente réduction budgétaire dans le cadre de la grande coupe qui a eu lieu il y a quelques jours. Il s'agit désormais de nous donner des garanties que le financement de l'audiovisuel public sera stabilisé à nouveau. C'est une urgence. Vous parlez de BBC à la française, mais la BBC a un revenu annuel de 5,5 milliards d'euros, soutenu par une redevance garantie dix ans. Chiche !
S'agissant du pass culture, la critique que vous lui adressez a toujours été la nôtre ; un chèque, qui n'est qu'un appel à la consommation culturelle, ne résout en rien les problèmes d'inégalité d'accès à la culture. Je m'interroge sérieusement sur les réformes que vous envisagez. En tout état de cause, cette politique de consommation n'a jamais été, pour nous, une politique culturelle à la hauteur des enjeux de la lutte contre les inégalités d'accès à la culture.