Intervention de Jean-Marie Guéhenno

Réunion du mercredi 20 mars 2024 à 11h00
Commission des affaires étrangères

Jean-Marie Guéhenno, professeur à l'Université Columbia, ancien secrétaire général-adjoint de l'ONU en charge du département des opérations de maintien de la paix :

L'élargissement des BRICS marque aussi leur affaiblissement, dans la mesure où les positions de chacun des membres divergent sur un grand nombre de sujets. Je crois qu'il ne faut pas trop s'inquiéter de cet élargissement, qui traduit plus l'illustration de l'opportunisme que la manifestation d'un mouvement cohérent.

En revanche, l'autre question que vous soulevez me semble effectivement essentielle. Savons-nous où nous voulons aller ? Sommes-nous en position de rassembler une masse critique d'États autour d'une certaine vision, centrée sur le respect des lois, et notamment du droit international ?

En outre, la distinction entre la guerre et la paix que vous évoquiez au début de votre intervention est de plus en plus brouillée. Lorsque la charte des Nations Unies a été rédigée en 1945, la définition de la guerre était bien établie : il s'agissait du franchissement d'une frontière par une armée, comme cela avait été le cas dans le déclenchement de la seconde guerre mondiale. Aujourd'hui, la guerre prend de multiples formes, qui vont des attaques cyber au sabotage. Une multitude d'actions brouillent la distinction entre l'état de paix et l'état de guerre, rendant la situation plus dangereuse.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion