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Intervention de Jean-Marie Guéhenno

Réunion du mercredi 20 mars 2024 à 11h00
Commission des affaires étrangères

Jean-Marie Guéhenno, professeur à l'Université Columbia, ancien secrétaire général-adjoint de l'ONU en charge du département des opérations de maintien de la paix :

Je suis d'accord avec vous sur l'idée qu'il convient de garder l'encre de quelques principes, qui nous tiennent lieu de boussole. Simultanément, je suis un pragmatique. Mon expérience aux Nations Unies m'a appris que, tout en gardant le cap, il est souvent nécessaire de tirer des bords pour arriver à destination.

Dans ces circonstances, le jugement humain sur une situation particulière importe. L'exemple de la MINURSO est pertinent à cet égard. S'agissant du Sahara occidental, la solution prévue – un référendum – place l'enjeu trop haut, ce qui contribue à un blocage depuis des décennies. Les différents envoyés spéciaux de l'ONU, y compris James Baker, l'un des meilleurs diplomates américains, ont échoué dans la mesure où les deux parties ne peuvent accepter la solution du « tout ou rien » du référendum. La solution proposée par James Baker était ingénieuse mais elle n'a finalement pas été retenue, faute de soutien suffisant de la part du président George W. Bush.

Je pense que la stratégie du Maroc au Sahara occidental, celle du fait accompli, s'apparente en quelque sorte à la stratégie israélienne, même si ses chances de réussite sont plus élevées. En effet, les tribus sahraouies sont moins différentes de la population marocaine que ne le sont les Palestiniens des Israéliens. À l'heure actuelle, compte tenu de la division de la communauté internationale, il est difficile d'exercer une forte pression sur le Maroc, qui est ménagé à la fois par la France mais aussi par les États-Unis.

Ensuite, s'agissant de la gestion de l'information en situation de guerre, vous avez raison de souligner que les médias traditionnels sont concurrencés par les nouveaux médias. Je ne dispose pas de réponse précise à vos remarques pertinentes. Je me contenterai de remarques générales sur la nécessité de s'informer, de bâtir une base de connaissances pour ensuite construire des politiques face à ces phénomènes, que nous ne connaissons pas suffisamment bien aujourd'hui.

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