Depuis le déclenchement du conflit en Ukraine, nous nous interrogeons régulièrement sur les conséquences du nouvel ordre mondial né de l'agression russe. Il est ainsi question de la contestation de l'ordre juridique international, d'un nouvel équilibre – ou plutôt d'un nouveau déséquilibre – en Europe et dans le monde, de la remise en cause du multilatéralisme ou de l'émergence contestable d'un Sud global contestataire.
Dans une récente tribune, vous évoquiez la débâcle géopolitique de l'Union européenne, dont l'influence s'étiole faute de cap stratégique. Je partage ce constat, en dépit de l'adoption en 2022 de la fameuse boussole stratégique, qui fixe les grands objectifs européens en matière de sécurité et de défense à l'horizon 2030. Ses quatre volets – agir, assurer la sécurité, investir et travailler en partenariat – sont intéressants mais ses déclinaisons concrètes restent largement insuffisantes, comme la création de la fameuse capacité de déploiement rapide de l'Union européenne, soit 5 000 militaires mobilisables lorsque les circonstances l'exigeront et qui agiront sous drapeau européen. Selon vous, quelles pistes devraient être explorées afin d'adapter cette boussole stratégique à la nouvelle situation internationale ?