Dans le monde, les conflits s'étendent, non en raison de la montée des nationalismes mais des volontés de conquête territoriale et du prosélytisme. L'Ukraine et Israël constituent des sujets évidents mais nous pouvons aussi parler des guerres menées par les islamistes au Burkina Faso, en Somalie ou au Yémen. Même la Chine, dont vous pensez qu'elle fait envie aux Occidentaux dans votre dernier livre, s'en prend à plus petit qu'elle en convoitant avec insistance l'île de Taïwan, pour reprendre les propos que vous avez tenus sur Twitter le 17 avril 2022.
Je pense que vous avez raison sur un élément : il faut s'inspirer des résultats des derniers votes, réinventer la politique. La démocratie consiste à tenir compte de la volonté des électeurs. Il nous faut davantage considérer, me semble-t-il, l'identité de chaque pays, notamment juridique, historique, culturelle, linguistique et religieuse, et non tenter de l'effacer derrière le mondialisme et la globalisation. Nous croyons, pour notre part, que seul le respect et la pérennité des nations participeront à la tranquillité et à la stabilité du monde.
Ensuite, 80 % du budget des opérations de maintien de la paix de l'ONU en cours sont dirigés vers l'Afrique, alors que des opérations s'y tiennent depuis les années 1990. Cela représente un budget très important, plus de 6 milliards de dollars annuels. En tant qu'ancien responsable du département des opérations de maintien de la paix à l'ONU, pensez-vous que l'émigration permanente en provenance de l'Afrique importe également les virus de la violence qui viennent actuellement troubler et ébranler notre ordre public et parfois mettre en danger l'unité nationale ?
Enfin, comment envisagez-vous la sortie de crise après les combats en Palestine, où l'Organisme des Nations Unies chargé de la surveillance de la trêve (ONUST) est pourtant déployé depuis 1948, et en Ukraine, où aucune opération de maintien de la paix n'est bien sûr encore déployée ?