Au nom du groupe Renaissance, je vous remercie chaleureusement de votre présence et de votre intervention aujourd'hui. Le contexte international actuel exige que nous portions la plus grande attention au retour de la guerre dans de trop nombreuses régions du monde, qu'il s'agisse bien sûr de Gaza, de l'Ukraine mais aussi d'autres régions peut-être moins visibles : l'Éthiopie, le Yémen, Haïti.
Lors de sa création, au lendemain de la seconde guerre mondiale, le maintien de la paix et de la sécurité internationale représentait l'objectif prioritaire de l'ONU. Depuis 1948, soixante-et-onze opérations de maintien de la paix ont été conduites, onze sont encore en cours, dont cinq sur le continent africain. À la lumière de la recrudescence des conflits et du questionnement sur le rôle et l'efficacité des forces internationales, nous retiendrons donc votre message visant à réduire la voilure mais à ne pas abandonner le navire, pour soutenir les pays qui sont le théâtre de ces conflits.
Dans votre livre Le premier XIXe siècle, vous parlez à très juste titre de l'émiettement du monde et la crise des démocraties. Vous avancez l'idée que l'ordre établi des relations internationales et l'ordre intérieur de nos sociétés seraient affectés par une crise de la légitimité des communautés politiques. Cependant, vous demeurez, je crois le comprendre, un fervent défenseur du multilatéralisme, en estimant qu'il est plus que jamais nécessaire aujourd'hui. Face à la crise de la gouvernance onusienne et aux limites de sa capacité d'action, pensez-vous que des initiatives alternatives, comme le Forum de Paris sur la paix organisé par la France, permettent de discuter et de s'accorder sur des solutions collectives plus efficaces à l'égard des défis du XXIe siècle, dans un cadre plus flexible et moins contraint ?
Enfin, à quelques mois des élections européennes, nous nous interrogeons sur la place et le rôle que l'Union européenne peut jouer en faveur de la paix dans le monde. L'Europe peut-elle être une solution ? En a-t-elle les moyens, compte tenu des politiques internationales à géométrie variable de ses États membres ?