Depuis le déclenchement du conflit en Ukraine, nous nous interrogeons régulièrement sur les conséquences du nouvel ordre mondial né de l'agression russe. Nous évoquons ainsi la contestation de l'ordre juridique international, le nouvel équilibre – ou plutôt le déséquilibre – en Europe et dans le monde, la remise en cause du multilatéralisme ou l'émergence éventuelle d'un Sud global contestataire.
Monsieur Vaïsse, dans une récente tribune, vous avez évoqué à juste titre la politique moyen-orientale catastrophique de Donald Trump lorsqu'il était président. Le risque de son retour aux affaires, conjugué à la violence des crises en Ukraine, à Gaza, sur les théâtres africains ou asiatiques, peut légitimement nous inquiéter.
Monsieur David, vous avez mentionné la relativisation du pouvoir des pays occidentaux, États-Unis en tête, et l'émergence de puissances régionales vers un monde plus multipolaire. De fait, la scène internationale évolue de manière chaotique, sans pilier central, sans ligne directrice, sinon celle de l'affirmation d'égoïsmes nationaux, dans un bouillonnement d'initiatives et de manœuvres qui ressemble à une anarchie diplomatique.
Messieurs, quelles pistes proposez-vous pour sortir de cette anarchie diplomatique ? La France pourrait-elle encore jouer un rôle ? Est-elle audible ?