Intervention de Laurence Vichnievsky

Réunion du mercredi 20 mars 2024 à 9h00
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLaurence Vichnievsky :

Je vous remercie pour vos analyses éclairantes mais également très inquiétantes. Je souhaite centrer mon propos sur la guerre en Ukraine, dont le président de la République vient de déclarer qu'elle est existentielle pour l'Europe et la France. Après l'invasion de la Géorgie en 2008, nous avons assisté à l'annexion de la Crimée en 2014, puis de quatre régions de l'Est de l'Ukraine en 2022. Nous craignons les visées et les ambitions expansionnistes territoriales du président russe.

Cet expansionnisme a d'ailleurs été soutenu par une diplomatie assez efficace, si l'on considère les votes intervenus à l'ONU, où un certain nombre de pays se sont désolidarisés du bloc occidental, bien au-delà des alliés traditionnels de la Russie. Face à cette offensive militaire et diplomatique, la France a d'abord cherché à renforcer sa coopération avec ses partenaires européens mais cela ne paraît pas suffire.

À ce titre, je m'interroge sur le rôle que pourrait jouer le Kazakhstan, qui tient à se placer en puissance d'équilibre en Asie centrale. Malgré les relations très étroites poursuivies depuis 1991 avec la Russie, ce pays a refusé de lui apporter son soutien dans la guerre contre l'Ukraine et ne reconnaît pas non plus les récentes annexions auxquelles je viens de faire allusion. Lors de sa visite au Kazakhstan l'an dernier, le président de la République a convié le président Kassym-Jomart Tokaïev à être l'invité d'honneur du prochain Forum de Paris sur la paix. Le Kazakhstan pourrait-il jouer, demain, un rôle de médiation dans la recherche d'une paix juste et durable en Ukraine, qui respecte l'intégrité territoriale de ce pays ? Je souhaite ouvrir ce débat.

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