Nous assistons à un va-et-vient, c'est-à-dire une situation de guerre fluctuante, où à une offensive russe qui a échoué assez rapidement a succédé une stagnation du front, puis une contre-offensive ukrainienne aux effets réels mais limités, avant que nous observions à l'heure actuelle une période d'ascendant russe. Ces phénomènes ne sont pas sans évoquer la première guerre mondiale, où le front a fluctué. La dialectique de l'épée et du bouclier conduisait parfois les Allemands à progresser, puis à reculer face aux offensives françaises, et inversement, selon des facteurs comme la livraison de nouveaux armements ou l'entrée des États-Unis dans la guerre.
Pour ma part, j'ai analysé de manière assez simple les propos du président de la République : il est nécessaire d'adresser des signaux de détermination, à un moment où le narratif russe consiste à dire que, de toute manière, la Russie vaincra. À mon sens, il était nécessaire de rehausser – a minima de manière rhétorique et idéalement dans les faits politiques et matériels – la réponse occidentale et, spécifiquement, européenne. Je rappelle que depuis le 1er janvier, l'Ukraine ne reçoit plus d'aide américaine, qu'elle soit financière ou militaire.
Désormais, la situation est différente de celle qui prévalait il y a un mois. En effet, nous avons l'impression qu'après la levée du veto imposé par Viktor Orban, l'Europe s'est ressaisie, que les propos du président ont donné à cet épisode un caractère plus concret et plus déterminé et qu'ils ont permis d'interrompre la spirale du pessimisme et du défaitisme qui, au bout du compte, ne peut conduire qu'à une perte pour l'Europe. En effet, si la Russie progresse, l'Europe perdra sur les plans stratégiques et économiques. En conclusion, je persiste à penser que l'intervention du président a été positive.