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Intervention de Jean-Louis Bourlanges

Réunion du mercredi 20 mars 2024 à 9h00
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Louis Bourlanges, président :

Mes chers collègues, notre ordre du jour appelle ce matin la tenue d'une table ronde sur un sujet extrêmement vaste : la remise en cause de la paix dans le monde. Je tiens à souhaiter la bienvenue aux intervenants qui ont bien voulu nous faire bénéficier de leur expertise sur ce sujet et dont l'analyse sera complétée, à l'issue de cette table ronde, par les réflexions de M. Jean-Marie Guéhenno, qui a notamment exercé la charge de responsable du département des opérations de maintien de la paix à l'Organisation des Nations Unies (ONU).

Monsieur Justin Vaïsse, tout d'abord, vous êtes historien, spécialiste des États-Unis et des relations internationales, auteur de nombreux articles et ouvrages, qui m'ont toujours beaucoup intéressé et inspiré. Vous avez notamment enseigné à Sciences Po et à la Johns Hopkins University, où vous avez été directeur de recherche de 2007 à 2013, à Washington. Vous avez également été directeur du centre d'analyse, de prévision et de stratégie (CAPS) du ministère de l'Europe et des affaires étrangères de 2013 à 2019. Vous êtes à l'initiative de la création du Forum de Paris sur la paix, que vous dirigez et dont la première édition s'est tenue en novembre 2018. Celui-ci s'est imposé comme un rendez-vous international annuel majeur pour dissiper les tensions interétatiques.

Monsieur Dominique David, vous êtes quant à vous conseiller du président de l'Institut français des relations internationales (IFRI), après en avoir été directeur général, et rédacteur en chef de Politique étrangère ainsi que co-directeur du rapport annuel mondial sur le système économique et les stratégies (RAMSES). Vous présidez le centre franco-autrichien pour le rapprochement en Europe et avez également enseigné à l'École spéciale militaire de Saint-Cyr, dans plusieurs universités, ainsi qu'à l'Institut d'études politiques de Paris. Vos études et ouvrages portent sur les questions stratégiques et de sécurité, et votre regard sur la question qui nous occupe ce matin est indéniablement celui d'un expert de premier plan.

En guise d'introduction, je souhaite vous faire part de deux observations.

En premier lieu, nous sommes vraisemblablement confrontés à une aggravation des tendances belligènes et à une multiplication des effets de la guerre. Nous assistons à un phénomène comparable à celui qui avait été décrit après la première guerre mondiale, celui d'une brutalisation du monde, qui s'accompagne du développement de la fragmentation et de la confrontation, de la difficulté à fabriquer des compromis et d'une radicalisation des positions qui rendent extrêmement difficile le travail des pacemakers, dont vous êtes. À ce titre, il nous sera intéressant de connaître votre perception sur la situation actuelle, caractérisée par des modifications très importantes, une extension des théâtres d'opérations – les océans, les pôles, l'espace –, une extension des acteurs – en particulier le crime organisé, qui prend une allure très inquiétante dans un certain nombre de pays, comme l'Équateur –, et une modification des systèmes d'armes, qui subissent une révolution complète.

En deuxième lieu, il nous est nécessaire de connaître votre éclairage sur les deux grands conflits auxquels nous sommes plus directement confrontés aujourd'hui : d'une part, le conflit ukrainien et, d'autre part, le conflit au Moyen-Orient. Nous souhaiterions donc connaître votre analyse sur la nature et les modalités de ces conflits, qui présentent à certains égards des caractéristiques très classiques – et même un peu anachroniques s'agissant de la guerre en Ukraine – et en même temps des aspects extraordinairement nouveaux.

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