Je voudrais vous faire une confidence : quand le texte a été présenté pour la première fois en conférence des présidents, j'ai cru qu'il n'avait pas beaucoup d'intérêt, parce que je ne l'avais pas compris. Par la suite, Olivier Serva m'a expliqué, comme il a dû le faire avec d'autres présidents de groupe, son véritable intérêt. M'est alors revenue une discussion qui a eu lieu il y a une quinzaine d'années, ici même : mon ancien collègue de la Martinique, Alfred Marie-Jeanne, avait présenté un texte au nom du groupe Gauche démocrate et républicaine, qui existait déjà, afin de retirer le mot « race » des textes administratifs. Nous l'avions voté à la quasi-unanimité mais malheureusement, il s'est perdu, comme d'autres d'ailleurs, dans la navette parlementaire : il n'est jamais revenu chez nous.
C'est que l'on trouve encore, mon cher collègue Breton, le mot « race » dans nos textes administratifs, alors que la race n'existe pas – je ne crois qu'en une race, la race humaine. Et le fait que l'on parle encore de races, c'est le fondement du racisme ! C'est une réalité qui ne peut être niée. Une collègue me disait hier que lorsqu'elle était adolescente, elle avait des copines qui, avant d'aller passer un examen, utilisaient le fer à repasser pour se lisser les cheveux. Voilà la réalité, et tout ce que l'on peut dire contre ce texte, qui est un très beau texte, n'est que poussière de l'histoire. Et cette poussière, il ne faut pas en tenir compte : il faut tenir compte de la réalité qui est toujours prégnante.