Intervention de Fanta Berete

Séance en hémicycle du jeudi 28 mars 2024 à 9h00
Discrimination capillaire — Explications de vote

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFanta Berete :

Je suis une femme noire originaire de la république de Guinée. Mon nom de famille est assez simple : Berete – mais je ne compte pas les fois où il a été écorné, abîmé, piétiné, encore plus depuis que je fais des déplacements officiels. Je suis âgée de 48 ans : pour certains, je suis donc une senior. Je suis porteuse d'une affection de longue durée, qui ne m'handicape pas trop quand je parviens à gérer. J'ai grandi dans une cité de Bron, près de Vaulx-en-Velin, avec des parents reconnus « Cotorep » – comme on disait à l'époque –, c'est-à-dire en situation de handicap. Je suis également une maman solo. J'ai élevé ma fille dans un quartier de Paris qui est devenu il y a deux mois un quartier prioritaire de la politique de la ville. Je suis invitée à tous les iftars parisiens. Je réponds à moi seule à onze critères de discrimination sur vingt-six répertoriés.

Il y en a un autre qui n'apparaît pas explicitement mais dont je suis la victime : il s'agit de la discrimination capillaire. Oui, elle existe. Oui, comme de nombreux Français, je l'ai subie, et je la subis encore, directement ou indirectement, sur les réseaux sociaux. Me Myself and I m'écrivait le 20 mars 2023 sur X : « Fanta, ne te fait pas plus remarquer. Avec le salaire que tu te tapes va chez une coiffeuse non déclarée à l'URSAAF pour arranger cette perruque plus grosse que ta bêtise au lieu de raconter des inepties. »

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