Député Breton, c'est vraiment douloureux de vous écouter. Je tiens à prendre le temps de vous le signifier, et il n'y a rien de drôle à cela. Nous venons ici, pour certains, avec toute notre histoire, toute notre relation à nos cheveux, toute notre relation à nos origines, aussi, mais pas seulement à elles. Je veux vous dire que je souffre et que je ne suis pas la seule : il y a en ce moment, dans les tribunes de l'hémicycle, des gens qui souffrent ou ont souffert.
La semaine dernière en commission, pour la première fois depuis que l'on a lancé à notre collègue « Qu'il retourne en Afrique ! », j'ai pleuré à l'Assemblée nationale. En écoutant certains collègues, j'ai pleuré, parce que je me suis sentie minable. Je me suis dit : « Putain – pardon pour ce terme –, je suis ici, dans l'hémicycle, avec mes tresses, avec mes tissages, avec mes perruques. » Or on me ramène à tous ces propos.
Pourquoi suis-je obligée d'utiliser tout cela ? Parce que, quand j'ai postulé à certains emplois, on m'a signifié que je devais me lisser les cheveux – on trouve des témoignages analogues sur les réseaux sociaux. Oui, ma mère, qui était ouvrière, a dû prendre sur ses économies pour m'acheter des mèches à 200 euros. Oui, j'ai de l'alopécie, comme celles qui, jeunes filles, ont subi des tractions de cheveux.
Oui, nous souffrons. Oui, ce texte est important. Vos amendements n'apportent rien.