Ce jour est un grand jour. J'ai assisté plut tôt dans la matinée au débat qui a débouché sur l'adoption de la résolution relative à la reconnaissance et à la condamnation du massacre des Algériens le 17 octobre 1961 à Paris. La France, la nation et nous tous, dans notre diversité, sommes enfin en train de comprendre le sens de l'histoire et d'essayer de solder certains éléments du passé.
Monsieur Breton, vous avez la nostalgie d'une certaine France, une vision fixiste, liée à ce que vous imaginez être l'histoire et la société. Or la société avance, il se passe des choses sous nos yeux, et c'est en cela que vous vous trompez.
Vous vous interrogez sur le fait qu'il y a du racisme ou non. La France doit accepter son histoire. Ce qui s'est produit par le passé nous revient aujourd'hui, et nous devons l'accepter et l'intégrer, sagement, pour aller vers une société de paix et de fraternité, autrement dit vers la République.
Il est très important de comprendre que la République, c'est aussi les treize ex-colonies réparties dans les trois océans. Dans le contexte géostratégique actuel, si vous ne le comprenez pas, vous aurez d'énormes problèmes, et la France dont vous rêvez – cette France figée, qui repose sur ce que vous croyez être le socle de votre pureté – s'effritera sous vos yeux.