Un crime dont les complicités se poursuivent jusqu'au gouvernement d'alors, où, par le silence et la manœuvre, le ministre de l'intérieur Roger Frey et le Premier ministre Michel Debré prolongent la violence physique de la répression par la violence symbolique du mensonge d'État.
Il aura ainsi fallu plusieurs décennies de lutte avant de commencer à rompre le silence. En 2012, le président Hollande déclare que la République reconnaît « avec lucidité » les faits. Mais les survivants, les associations et les familles de victimes attendent mieux : la reconnaissance formelle de la responsabilité de l'État dans ce massacre. Alors, lorsqu'en 2021, sur le pont de Bezons, le président Macron évoque des crimes « inexcusables pour la République », la déception l'emporte.
En reconnaissant et en condamnant le massacre des Algériens, l'Assemblée nationale peut faire un pas supplémentaire. Nous appuyons cette démarche, même si nous la jugeons insuffisante. Nous prenons l'engagement devant les associations et familles de victimes d'aller au bout du travail politique et mémoriel pour que la France reconnaisse le massacre du 17 octobre 1961…