Conscients depuis longtemps que la précarité sociale s'exprime fortement dans les mobilités, et craignant un renforcement de cette fracture sociale en début de législature, avec l'entrée en vigueur des zones à faibles émissions, Bruno Millienne et moi-même avons piloté une mission flash sur les mesures d'accompagnement de la création de ZFE, et j'ai déposé une proposition de loi sur le sujet en juillet dernier.
Il faut le redire, sans cesse, car c'est une réalité : les disparités sociales sont fortes en matière de mobilité. Certains de nos concitoyens sont, ou risquent d'être – en fonction des territoires et de l'existence ou non de services de mobilités collectives, de SERM – assignés à résidence rurale, mis à l'écart de l'emploi, des loisirs et de la vie sociale.
Le baromètre 2022 de la Fondation pour la nature et l'homme et Wimoov souligne que 13,3 millions de personnes sont en situation précaire en matière de mobilité dans notre pays. Ces personnes représentent plus d'un quart de la population âgée de 18 ans et plus. Parmi elles, 4,3 millions de nos concitoyens – soit 8,5 % de la population – n'ont aucun équipement individuel ou abonnement à un service de transport collectif. Elles sont donc sans voiture, parfois sans permis, sans abonnement aux transports en commun ou à un service partagé. Plutôt que de stigmatiser les chômeurs à longueur de temps, veillons à lever les freins au retour à l'emploi et à l'intégration de tous dans la vie sociale !