Ne vous sentez pas visés, je ne vous ai pas cités !
J'engage d'ailleurs cette semaine une mission flash sur les ingérences étrangères dans les médias qui, je l'espère, permettra d'identifier des pistes pour poursuivre le travail engagé dans ce texte.
J'aurais voulu évoquer l'enjeu des ingérences dans les établissements d'enseignement supérieur. Ce n'est pas l'objet premier du texte, ce qui explique que mes amendements aient été considérés comme des cavaliers législatifs, mais il me semble important d'en parler, car il s'agit également d'un type d'ingérences étrangères. En effet, les accords que peuvent contracter les établissements d'enseignement supérieur avec des institutions étrangères risquent d'entraîner une dépendance financière à l'égard de leurs partenaires. De tels accords sont parfois nécessaires, mais il est essentiel que les informations relatives aux relations financières entre les institutions partenaires soient publiques. La publicité des sources étrangères de financement, y compris s'agissant des frais d'inscription, semble indispensable pour dissiper tout doute quant à un possible conflit d'intérêts.
Il est également nécessaire de se pencher sur les bourses d'études, parfois versées par des pays réputés amateurs d'ingérence qui utilisent, souvent contre leur gré, les étudiants bénéficiaires. Ainsi, le rapport d'information sénatorial rendu par André Gattolin le 29 septembre 2021 relève que, selon le président de l'Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco), l'établissement a subi des pressions avant l'organisation d'une conférence du dalaï-lama. À cette occasion, l'Inalco a reçu des lettres de l'ambassade de Chine et des menaces de retrait de bourses d'études. En ce qui la concerne, Sciences Po a annulé une conférence similaire.