qui, comme par hasard, intervient systématiquement en Europe, contre les intérêts européens, et jamais aux États-Unis – car, comme chacun sait, les États-Unis sont un parangon de vertu environnementale, respectent toutes les normes et sont la nation la plus verte au monde, alors que les Européens et leur nucléaire sont de méchants pollueurs !
Les ONG sont donc évidemment soumises à des manœuvres d'influence ou d'ingérence. Pourquoi ne pas vouloir considérer qu'elles puissent être infiltrées ? J'ajoute que chacun sait que les ONG ont été conçues comme des moyens d'exercice du soft power par les États-Unis ou les puissances anglo-saxonnes : cette pratique correspond à leur vision du monde et à leur façon de soutenir un certain nombre de causes, ce qui n'est pas attaquable en soi mais ne correspond pas à la tradition française.
Le développement en France d'ONG financées par des intérêts étrangers peut donner lieu à des jeux d'influence. Je songe par exemple à Mme Najat Vallaud-Belkacem, qui se présentait dans les médias comme salariée pour le compte de cette ONG fondée par Bono dont le nom m'échappe, une organisation en apparence tout à fait sympathique mais qui, à la lecture du registre américain – d'ailleurs beaucoup plus transparent que le répertoire que vous prévoyez de créer –, bénéficie de larges financements, avec les salaires qui en découlent. Or le fait qu'une ancienne ministre de l'éducation perçoive un salaire d'une structure basée aux États-Unis, qui défend des intérêts qui ne sont peut-être pas ceux des Français, peut interroger. Il est donc clair que cette ONG pose problème.