La dépendance à la voiture est une réalité, notamment dans les circonscriptions rurales, où nos concitoyens n'ont d'autre choix que celui d'utiliser leur voiture quotidiennement. Plus de 13 millions de Français souffrent d'un accès précaire à la mobilité, 4 millions n'ont pas de moyen de transport et 25 % des demandeurs d'emploi ont déjà dû refuser une offre, faute de solution pour se rendre sur le lieu de travail. L'acquisition d'un véhicule, le carburant, l'entretien pèsent lourd dans le budget des ménages. L'intérêt de cette proposition de loi du groupe Écologiste est avant tout social : réutiliser les véhicules les plus propres de la PAC pour les mettre à disposition des ménages les plus précaires. Mettre à la casse des véhicules en bon état constitue en effet un gâchis et une aberration.
Le modèle économique des garages solidaires est fragile, dépendant essentiellement de dons. Les véhicules qu'ils proposent sont peu vertueux sur le plan environnemental. Les remplacer par des motorisations plus récentes représenterait donc une avancée pour le climat. Le texte prévoit de confier les véhicules aux collectivités pour qu'elles créent des services de location ou les confient à des garages solidaires. En tant que conseiller régional, je formulerai une réserve au sujet du modèle économique du futur dispositif, l'État ayant en effet la fâcheuse habitude de faire reposer le financement sur l'échelon local.
On ne rendra évidemment pas une dignité et un accès au travail aux plus précaires par la seule mise à disposition de véhicules destinés à la casse. Ce texte doit fournir un nouvel outil, parmi d'autres, au service d'une politique de long terme, plus ambitieuse, d'accompagnement social à la mobilité. Cette proposition a du sens pour les habitants du monde rural et doit s'accompagner d'un assouplissement de la réglementation des ZFE, d'une réduction des taxes sur les carburants, d'une baisse du coût du permis de conduire et du contrôle technique, et d'une véritable reprise en main des petites lignes ferroviaires – notre cheval de bataille.
Le groupe Les Républicains soutiendra cette proposition de loi.