La question du foncier s'adresse aussi aux ASC, car elles disposent aujourd'hui de lots de secours qui ne sont pas aujourd'hui sécurisés, n'étant pas situés dans des espaces parasismiques. Or, devoir déblayer un lot de défense pour l'utiliser en cas de tremblement de terre serait évidemment très compliqué d'un point de vue opérationnel. Par exemple, nous avons dû accepter qu'un de nos lots internationaux stratégiques de défense soit hébergé à titre gracieux dans un bâtiment de la Société anonyme de la raffinerie des Antilles (SARA), sur un site Seveso. Pour les ASC, trouver des locaux ou des terrains où bâtir aux normes parasismiques (à leur charge ou non) constitue ainsi un véritable problème en Martinique.
Nous y travaillons avec les collectivités, en recherchant des « poches opérationnelles » beaucoup plus proches des lieux de prise en charge potentielle des populations déplacées, notamment dans le cadre de l'exercice volcan. Du matériel de réponse d'urgence devrait ainsi pouvoir être prépositionné et sécurisé dans ces lieux « d'hébergement d'urgence ». Toutefois, les collectivités n'ont soit plus de foncier, soit pas de bâtiment à disposition, et la situation économique des ASC ne leur permet pas souvent en Martinique d'investir sur du terrain ou idéalement de la construction.
Ensuite, sur la partie liée aux formations, en tout cas à la transmission des risques, il y a un texte qui prévoit en principe que tout élève du collège est réglementairement censé en sortir avec au moins un PSC1, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui, ce qui pose la question des moyens ou du personnel adapté mis à disposition. Une plus grande cohérence devrait peut-être aussi être instaurée entre le ministère de l'intérieur (dont dépendent les ASC) et celui de l'éducation nationale, qui se contente parfois de sensibilisations aux gestes qui sauvent, ce qui ne suffit absolument pas en Martinique, où certaines communes peuvent se retrouver totalement isolées en cas de catastrophe naturelle. Une formation réelle est nécessaire pour qu'une réponse communale au plus près de la catastrophe soit possible. C'est ce que nous essayons d'expliquer aux écoles : l'enjeu de systématiser le PSC1 n'est pas financier, mais bien opérationnel et stratégique pour notre territoire.
Notre présence dans les opérations et réunions de communication dépend également du bon vouloir des collectivités et de l'État. En Martinique, les relations des ASC avec la préfecture sont extrêmement conviviales, et nous sommes systématiquement invités à ses réunions. Nous avons ainsi pu participer à des réunions interministérielles sur nos risques. Toutefois, une certaine émulation manque encore pour mieux organiser notre réponse collective.