Le dimensionnement des SIS est réalisé sur la base des « risques courants », par opposition aux « risques particuliers », dont font précisément partie les risques naturels majeurs, qui font l'objet de cette audition. En situation de crise liée à un risque naturel majeur, nous ne disposerons donc pas de certains moyens techniques spécifiques de sauvetage-déblaiement, etc., qui pourront nous faire défaut.
La probabilité pour un ouragan ou un séisme de toucher simultanément les deux îles de Martinique et de Guadeloupe est toutefois très faible. Il est donc justifié d'envisager une répartition des moyens entre la Martinique et la Guadeloupe qui leur permette de se porter secours mutuellement, dans une perspective de montée en puissance. De même, la Guyane étant moins exposée aux risques sismiques, il paraît pertinent d'y positionner des moyens, pour éviter d'avoir à attendre 72 heures qu'arrivent des moyens venus de métropole.
Par ailleurs, des ponts Bailey étaient autrefois stockés pour permettre une remise en fonctionnement rapide du réseau routier. En cas d'ouragan, le niveau de précipitations atteint en effet 350 à 400 millimètres d'eau, contre un seuil à 80 millimètres d'eau pour les « fortes précipitations ». L'ouragan Maria a été dévié au dernier moment, pour finalement éviter la Martinique de seulement un ou deux degrés, mais il a traversé la Dominique de part en part. Nos services de secours ont précisément été parmi les premiers à s'y porter, mais ils ont dû se déplacer par la mer, car le réseau routier était totalement impraticable, qu'il soit obstrué par des troncs d'arbre ou que les ouvrages soient détruits. C'est pour faire face à des phénomènes de cette ampleur que je décrivais nos moyens capacitaires comme relativement limités.