La position de l'Europe et des États-Unis sur la question du retour des réfugiés syriens au Liban a peu évolué. Elle consiste à dire que ce retour est souhaitable mais qu'il doit s'effectuer dans des conditions de sécurité garanties pour les personnes concernées, ce qui n'est pas encore le cas. Ils font effectivement peser au Liban un poids extrêmement élevé et déstabilisant pour la situation intérieure.
Le conflit syrien n'est pas terminé. Dans ce cadre, j'ai l'habitude de dire que le « game changer » concerne une éventuelle réconciliation entre al-Assad et Erdoğan, qui permettrait de régler un certain nombre de problèmes, notamment la poche d'Idleb. Mais je doute qu'à terme le régime syrien, qui a malgré tout maintenu sa position, accepte le retour d'un grand nombre de réfugiés. Ceux qui ont été très impliqués dans la résistance face au régime d'al-Assad ne seront pas les bienvenus. Comme le disait Anwar Gargas, le secrétaire d'État des Émirats arabes unis, le projet syrien est un projet sur vingt ans. Hélas, il faudra effectivement patienter et les réfugiés, y compris au Liban, en paieront le prix.